25e CAN handball séniors (D): Serge Christian Guebogo : « Nous devons nous qualifier pour le championnat du monde voire plus »
Serge Christian Guebogo, sélectionneur des Lionnes du handball, parle de la préparation du Cameroun, des ambitions du groupe et justifie le choix des 16 joueuses retenues pour participer à la 25e CAN de handball séniors dames, Sénégal 2022, du 9 au 19 novembre 2022.
Vous êtes parti du Cameroun le 7 novembre 2022 à 9h 40 pour rallier le Sénégal, hôte de la 25e Coupe d’Afrique des nations de handball, séniors dames, Sénégal 2022., parlez-nous de la préparation du Cameroun. Quelle évaluation en faites-vous ?
La préparation s’est déroulée sur plusieurs aspects et sur plusieurs périodes. Pendant l’année, nous avons eu des tournois comme les jeux islamiques qui nous ont permis de jauger le niveau de notre équipe, principalement avec les joueuses locales. Pour la CAN, nous avons fait venir nos joueuses de la dispora. L’équipe s’est renforcée et nous avons travaillé sur des aspects qui nous semblent pertinents pour la performance à savoir: le jeu de transition, une bonne organisation défensive et une attaque puissante qui peut résoudre la majorité des problèmes qui lui seront posés. A travers les matchs d’évaluations que nous avons eues contre des équipes locales, nous avons essayé de tirer quelques enseignements qui nous permettent de dire aujourd’hui avec optimisme que nous avons un peu progressé sur ces aspects-là. Nous avons disputé des rencontres thématiques et celà nous permet d’essayer de trouver des solutions pour palier toutes les difficultés que nous rencontrerons sur notre chemin.
Quid de vos adversaires ?
Des adversaires redoutables ! Vous savez, la Côte d’Ivoire c’est une nation qui a eu de très bonnes équipes à une période en Afrique. Ils sont en train de faire leur renouveau, ils sont repartis à la base et dans les compétitions de clubs cette année, la Côte d’Ivoire nous a damé le pion. C’est une nation qui a progressé. C’est vrai qu’elle n’était pas là à la dernière compétition, mais si nous nous référons aux matchs que les clubs camerounais ont joués contre ces équipes, la Côte d’Ivoire nous a damé le pion. Madagascar était là à la dernière CAN, on a vu. On n’a pas trop d’informations concernant cette équipe, nous nous référerons à celles qu’on a eues à la CAN ici. Le Sénégal c’est le gros morceau de la poule. En plus, c’est le pays organisateur. C’est une nation qui est pour moi, l’une des plus dangereuses et plus redoutables pour cette compétition. Il va falloir être costaud mentalement pour pouvoir les affronter.
Partez-vous dans cette phase de poules en calculant ?
Oui, quelque soit la position que nous aurons, il est exigé que nous soyons dans le dernier carré et à partir des ¼ de finale, on ne choisit plus l’adversaire. Donc nous ne calculons pas. On prend celui qui est là et c’est dans cet état d’esprit que nous sommes. Nous sommes dans l’état d’esprit où nous ne calculons pas. Nous jouerons match après match et chaque match pour nous sera une finale. Donc vu de cette façon, on jouera tous nos matchs avec la même détermination.
« Nous avons donné une liste objective »
Revenons sur votre liste des 16. Comment le choix a-t-il été opéré ?
Le choix des joueuses par rapport à la liste s’est opéré sur des critères assez objectifs de notre part. Le premier point était des critères de performance. Nous avons retenu les filles les plus en forme et certaines nous ont montré qu’elles l’étaient vraiment. Le second critère était au niveau de l’équilibre dans le jeu et par poste. Nous nous sommes arrangés à avoir au moins deux joueuses par poste et comme elles étaient en compétition et en concurrence; on prenait les deux joueuses les plus en forme par poste. Là où on n’arrivait pas à nous entendre ou chacun avait un choix particulier dans l’encadrement technique, on essayait de trouver le juste milieu en fonction des qualités et des faiblesses de la dite joueuse. Donc nous avons donné une liste qui nous semble objective par rapport à nos convictions et nos principes et surtout notre philosophie de jeu. Maintenant, concernant
Quel état d’esprit vous anime lorsque vous quittez le Cameroun ?
Vous savez, nous sommes des Camerounais et le Camerounais naturellement a un Fighting-Spirit. C’est naturel chez nous. On sait qu’on va au combat et on va tout donner pour aller jusqu’au bout. Donc nous partons en sachant que le peuple camerounais nous suit et qu’il attend de nous une certaine combativité, un certain résultat. C’est non seulement galvaniseur mais aussi craintif parce qu’il ne faut pas décevoir le peuple. Ils ont mis tellement d’espoir en nous et cela se vérifiait dans nos séances d’entrainements ; comme c’était accès libre, le peuple répondait présent pour venir encourager et supporter l’équipe. Donc nous sentons la pression de leur faire plaisir.
Pensez-vous que ce soit la bonne année pour le Cameroun de terminer enfin champion d’Afrique ?
Nous nous sommes donnés les moyens pour arriver jusqu’au bout et nous nous raviserons à chaque match, à chaque tour. Donc nous ne pouvons pas avoir la prétention de dire qu’on va tout de suite aller à tel ou tel niveau. Au fur et à mesure que la compétition évoluera, nous avancerons avec ce qu’on rencontrera devant nous. L’humilité voudrait qu’on parle avec des réserves mais nous espérons quand même qu’on ira le plus loin possible dans cette compétition.
Quel est votre objectif dans cette compétition ?
Arriver à se qualifier pour les championnats du Monde. Pour cela, il faut déjà passer l’étape des quarts de finale et essayer de monter sur la plus haute marche du podium.
Qu’est ce qui a souvent manqué à l’équipe nationale du Cameroun jusqu’ici pour atteindre cet objectif ?
Une certaine maturité, une certaine confiance en soi qu’on essaie de développer ces jours ci. Vous savez, nous avons déjà rencontré l’Angola à trois reprises en finale, malheureusement, on les a toutes perdues et on se dit qu’il serait peut-être temps aujourd’hui de briser ce signe indien. Donc mentalement, nous essayons de booster les enfants pour que l’immaturité qui nous a souvent caractérisées durant ces rencontres soit palliée.
Les Jeux Olympiques, vous y pensez ?
Oui ! Tout athlète voudrait participer aux jeux olympiques. C’est la plus belle des compétitions qui existe. Nous avons déjà fait les championnats d’Afrique, les jeux africains, les championnats du monde. On voudrait également par la grâce de Dieu, faire les jeux olympiques.
A 24 heures de votre premier match, avez-vous le sentiment d’avoir corrigé ce sentiment d’avoir corrigé ces manquements ?
Ce n’est que dans la compétition que nous saurons si cela a été fait. On ne peut pas encore le déterminer puisque nous n’avons pas encore livré de réels matchs face à ces adversaires.