Interview décalée avec Anne Michèle Essam, arrière de FAP de Yaoundé, en stage avec la sélection nationale en vue de la 24e CAN de handball séniors dames prévue du 8 au 18 juin 2021 au palais polyvalent des Sports de Yaoundé.

Raccourci

Age : 36 ans

Née le : 6 Janvier 1985

Taille : 177 cm

Poids : 80 kg

Poste : arrière

Main : droite

Clubs : FAP de Yaoundé

Parents: Henriette Awoul (mère)

Etudes : Diplôme en soins infirmiers

Palmarès: articipation à la coupe du monde (2017)
Médaille de bronze au jeux africains de
Maputo(2011)
Médaille d argent au jeux africains du Congo(2015)
Médaille d argent au jeux africains au Maroc(2019)
Plusieurs participation à la coupe d Afrique

 

Ta première fois en équipe nationale ?

Ma première expérience avec  l’équipe nationale était en 2006 lors de la qualification des filles pour le Mondial. Elles étaient venues pour la préparation au Cameroun. Dans l’équipe, nous étions trois nouvelles et j’exprimais ma joie d’être dans cette équipe avec toutes les joueuses que j’admirais et que je voyais seulement soit à la télévision, soit depuis les gradins.

Joueur ou joueuse avec lequel tu rêverais de jouer ?

J’aurais aimé jouer  avec Louisa Kiala, l’angolaise qui a récemment pris sa retraite.  Sur un stade, elle est comme une machine. Elle a une facilité de communication avec les autres joueuses, elle a de bonnes remontées. Elle sait motiver l’équipe.

Si tu étais une autre joueuse qui serais-tu?

Si j’étais une autre joueuse, je serais Allison Pineau de l’équipe de France dames.

C’est quoi ta spéciale sur le terrain ?

Sur un terrain de Handball ma spéciale est le costal (NDRL : Tir avec un lâcher de balle au niveau de la hanche en appui ou en suspension. Encore appelé tir à la hanche).

Sur le terrain tu es quel type de machine?

Sur un stade, je me considère comme une machine, pas à tuer mais celle qui peut défendre dur et  je mettrai tout à mon pouvoir pour aider mon équipe.  Une balle est précieuse et chaque but compte.

Quelle est la musique qui te met dans un match?

J’écoute tous  genres de musiques particulièrement la musique religieuse ; puis le bitkusi qui me permet de garder un rythme  pour ne pas me mettre sous pression et rester fixer sur l’objectif.

Comment tu prépares une rencontre ?

Avant toutes rencontres, je remets cela entre les mains du seigneur comme je le fais toutes les matinées. Je remets la journée, mon match entre les mains de Dieu. Je demande qu’il me donne l’énergie pour pouvoir aider mon équipe  et tirer mon épingle du jeu et qu’à aucun cas je ne fléchisse et surtout que sa volonté s’accomplisse.

Ton matériel de voyage ?                          

Dans mon sac je ne manque jamais de bible, mon lecteur biblique, mes tennis Asics, en plus d’un serre-poignet de préférence aux couleurs du Cameroun ou un serre poignet Hummel que j’ai toujours.

Ta préparation d’avant match?

Après la prière, j’essaie de revoir dans ma tête tout ce que nous avons fait  à l’entrainement. Ce que le coach a demandé de faire est-ce que je peux le faire, est-ce que je l’ai bien assimilé. Si cela n’est pas le cas, je me rapproche d’une autre joueuse pour qu’elle m’aide en me réexpliquant  le schéma de jeu. Enfin, je me rappelle de tout cela, je me lance en me disant qu’il faut que j’aide mon équipe.

Tes chaussures de handball?

J’aime bien la tennis Asics. Elle est légère, j’ai l’impression qu’elle me propulse plus haut, elle me met en confiance et me protège contre les petits « bobo ». je pense également que c’est ma tennis porte bonheur.

Ton geste technique préféré ?

Mon geste technique préféré est le costal bas parce que la gardienne verra comme une forme de rideau devant elle.

Celui que tu rates toujours?

Le geste technique que je rate le plus est le lobe. Je le rate parce que je pense que je ne vais assez haut. Sur dix tentatives, je rate minimalement sept et je pense que cela est énorme. Donc , je n’aime pas trop. Il peut arriver que je le fasse mais je suis toujours en train de rater.

Ton pire souvenir en compétition ?

Mon pire souvenir en compétition était la finale des Jeux Africains 2015 à Brazzaville. Je ne sais pas si je vais l’oublier. Jusqu’ici je me dis que je n’ai pas assez fait pour qu’on puise gagner ce match parce que la dernière faute je pense que j’aurais pu la prendre très loin. Si j’étais sortie chercher la joueuse loin des neuf mètres elle ne m’aurait pas entrainé jusque dans les six au point de causer un pénalty. Jusqu’aujourd’hui, je m’en veux et j’essaie de travailler pour que cela ne se répète plus. Quand j’y pense je me dis que j’ai peut être tué l’équipe et je suis toujours triste par rapport à cela. Et j’espère qu’il y aura une revanche et que cela n’est qu’une partie remise pour pouvoir sortir cela de ma tête.

Un mot pour décrire les coachs ?

Rigoureux.

Un mot pour décrire ce groupe ?

Espoir.

C’est quoi ta recette du succès ?

Ma recette du succès est la prière. Tout remettre entre les mains de Dieu. La confiance en moi et en mes coéquipières.

Ta devise ?

Ma devise c’est gagner dans les règles du jeu quel qu’en soit le prix.

Qu’aimes-tu dans le handball?

J’aime bien le contact. J’aime bien la petite bagarre mais surtout que l’on ne me batte pas. J’aime arriver sur la joueuse et la contenir.

Que détestes-tu ?

Je déteste les gestes antisportifs. Il y a une vie après le handball. On peut défendre dur mais pas avec des gestes antisportifs.

Meilleur conseil qui t’ait été donné ?

Ne jamais baisser les bras, même si cela est difficile. Toujours se battre, travailler davantage. Viser plus loin. Il est facile d’arriver au sommet mais il est difficile de se maintenir. Ne pas « prendre la tête » et toujours travailler dur pour pouvoir avancer.

Quand tu étais plus jeune, y avait-il une handballeuse ou un handballeur qui  t’inspirait ?

Quand j’étais plus jeune, j’ai été inspiré par deux handballeurs. YOL , paix à son âme, qui était très technique , très efficace, posé et calme dans son jeu. J’aimais bien. Il y a également Zizou (NDLR, Marthe Virginie Eke Bissono), qui était comme un ordinateur. J’aurais souhaité être comme elle, jouer comme elle.

Quel pourrait être ton cadeau méga giga génial de cette fin d’année ?

Mon plus grand cadeau serait la qualification pour la coupe du monde et porter le flambeau du Cameroun sur la plus haute marche de cette coupe d’Afrique des nations prévue 8 au 18 juin 2021 au palais polyvalent des Sports de Yaoundé.

Quand tu ne passes pas tes journées sur les terrains de handball, quel est ton passe-temps ?

Durant la pleine saison, j’organise ma journée en accompagnant les enfants à l’école, je fais à manger et j’attends l’heure des entraînements. Lorsque la saison est foirée, le programme c’est partir au travail, revenir à la maison et m’occuper des enfants.

En tant que sportive de haut niveau, tu dois avoir une hygiène de vie irréprochable…

Oui. En tant que  sportive de haut niveau j’essaie d’avoir une bonne hygiène de vie. Je ne fume pas, je ne bois pas, je ne pas noctambule. Le peu de temps que j’ai je le consacre à ma famille.

Ce n’est pas trop dur de restreindre le nombre de sorties?

En fait, il n’est pas question de restreindre le nombre sortie. Naturellement je n’aime pas. Je n’aime pas sortir, je n’aime pas les fêtes. Si à l’occasion j’assiste à une fête c’est que cela est à la maison. Ou alors les amis m’ont convaincu en me disant que je suis trop casanière. Cela m’arrange de rester à la maison, cela me permet de me reposer, de jouer avec mes enfants et les chouchouter  car cela n’est pas facile entre le sport et le travail. Quand j’ai un petit temps je préfère le consacrer à mes enfants.

Quels sont les mots que tu utilises le plus envers tes coéquipiers ?

J’aime bien utiliser le mot « guerrière », allez les filles nous sommes des Lionnes, un match est comme une bataille. On peut la perdre comme la gagner. Allez les filles moral haut.

Si tu es retenue pour la CAN, quel serait ton rêve pour le Cameroun ?

Comme je le disais plus haut, mon rêve, le cadeau que j’aimerais avoir serait de me qualifier pour le mondial. Je veux cela de tout cœur. Je veux qu’on puisse se qualifier pour le mondial, que le Cameroun se qualifie pour le mondial. On en a besoin. Je sais que nous avons tous les moyens pour pouvoir le faire.

Qui recevrait l’Awards de la joueuse de la plus comique parmi tes coéquipières ?

Actuellement,  la joueuse la plus comique est Jasmine Yotchoum. Elle est vraiment très drôle. Elle sait me titiller. Dans le groupe quand les gens sont contents ou fâchés, elle sait lancer des mots qui amuseront toute la galerie.

Quelle est la différence la joueuse que tu étais en 2016 et celle que tu es devenue en 2021 ?

La différence entre la joueuse de 2018 et celle d’aujourd’hui est que je suis mère d’un deuxième enfant âgé de deux ans. Ce qui m’a empêché d’être à la coupe d’Afrique parce que j’étais en maternité. Cette joueuse en maternité en 2016 est revenue et j’essaie de retrouver le pic de ma forme en me mettant au travail cela avec l’aide des coéquipières et des coaches.