CAN Handball Cameroun 2020: Dr Mansourou Aremou « La mise en place d’une bulle sanitaire pour réduire les risques de propagation du virus »
Le Béninois, Dr Mansourou Arémou, président de la Confédération africaine de handball parle de la 24e édition de la coupe d’Afrique des nations, Cameroun 2020 (10 au 20 juin 2021) dans une interview accordée au quotidien national bilingue camerounais, Cameroon Tribune (CT).
CT: La compétition a subi un report en décembre dernier, comment s’est effectuée la collaboration avec les autorités camerounaises ?
Dr Mansourou AREMOU: L’épidémie de coronavirus bouleverse le calendrier sportif en Afrique et à travers le monde. Et nombre d’évènements sportifs majeurs prévus en 2020 ont connu des changements de dates où ont été purement et simplement annulés. La tendance persiste d’ailleurs face aux incertitudes qui subsistent quant à la maîtrise de la pandémie de la Covid-19. Toutefois l’annulation de la CAN séniors-dames de handball n’a jamais été une option. Nous avons travaillé main dans la main avec les autorités camerounaises afin de reprogrammer cette compétition qui qualifie également les représentants de l’Afrique pour la Coupe du Monde. Les autorités camerounaises ont toujours manifesté leur engagement à garantir un succès retentissant à cet évènement pour lequel le haut accord du chef de l’Etat a été donné. Nous ne le remercierons jamais assez pour cette nouvelle opportunité offerte à la jeunesse du continent et sa sollicitude pour le handball africain. Le comité Exécutif est resté en contact permanent avec les autorités sportives du Cameroun et nous avons travaillé main dans la main. Je puis vous avouer que la coopération a été excellente et, jamais le mot annulation n’a été évoqué à ce jour durant nos concertations.
CT: Cette 24e édition de la CAN de Handball va expérimenter pour la première fois un nouveau format avec douze (12) équipes participantes. Quel est l’objectif d’une telle initiative ?
Dr Mansourou AREMOU : Pour la dernière édition en 2018 au Congo, nous avons enregistré dix équipes participantes. Ce qui faisait déjà deux supplémentaires par rapport aux huit habituelles. La participation à cette compétition est un objectif logique pour toutes les nations qui s’investissent dans le développement de la discipline. Elles sont de plus en plus nombreuses et il nous semble logique de créer les conditions de saine émulation à même de permettre au plus grand nombre d’accéder à l’élite du handball sur le continent. Cette visibilité à l’international est un levier supplémentaire à même de stimuler l’intérêt du grand public, susciter des vocations et partant offrir une garantie d’un développement plus accru de la discipline sur le continent. De ce fait, désormais il faut compter avec des pays comme le Cap-Vert, la Guinée ou le Sénégal qui, il y a quelques années encore étaient regardés comme des faire-valoir et dont les performances se bonifient au fil des compétitions.
« Le nombre de pays africains au mondial pourrait augementer en 2023 en fonction des performances des pays africains »
La CAN de handball seniors dames sert également pour les qualifications à la Coupe du Monde pour laquelle nous nous sommes investis pour améliorer la représentativité de l’Afrique, avec le passage des nations participantes de 24 à 32. Pour les prochains championnats du monde en Espagne en décembre prochain, nous aurons quatre représentants africains. Ce nombre pourrait augmenter pour l’édition de 2023 en fonction des performances des équipes africaines. Dès lors, il nous semble logique d’ouvrir la CAN à un plus grand nombre. Même si on peut observer des écarts de niveaux entre certains pays. Mais l’apprentissage pour ceux qu’on regarde aujourd’hui comme des petits poucets passe par-là.
CT: Cette compétition se tient également dans un contexte sanitaire marqué par le Covid-19. Quel protocole sanitaire avez-vous prévu pour éviter des cas de contamination au sein des différentes délégations?
Dr Mansourou AREMOU: Nous avons déjà une opportunité énorme de tenir cette compétition dans un pays où le dispositif de réponse à la Covid-19 a déjà été éprouvé au cours d’une compétition sportive, il s’agit du Championnat d’Afrique des Nations de Football disputé au Cameroun entre janvier et février derniers. Cette compétition est rentrée dans l’histoire comme la première compétition sportive majeure de l’ère Covid au cours de laquelle des spectateurs ont été partiellement admis. Le Cameroun a maîtrisé de bout en bout la situation et mérite d’être félicité vivement. Nous avons donc déjà des certitudes quant à l’expertise locale et au dispositif de riposte existant. La commission médicale de la CAHB a élaboré un protocole à mettre en place durant ses compétitions et nous avons les garanties qu’il sera scrupuleusement observé.
Par ailleurs, lors de la Coupe du monde de handball seniors messieurs disputée au mois de janvier dernier en Egypte, la Fédération internationale de handball (IHF) a expérimenté, avec succès, la mise en place d’une bulle sanitaire pour réduire les risques de propagation du virus. Nous entendons pour la CAN à Yaoundé partir sur la base d’une bulle sanitaire également. Nous bénéficierons de l’accompagnement de l’IHF à cet effet qui viendra s’adjoindre au dispositif national pour garantir au mieux l’étanchéité de ladite bulle. Nous ne faisons donc pas un saut dans l’inconnu. Mais bâtissons sur l’existant.
CT: Quelles sont les garanties qui vous ont été données par l’Etat du Cameroun dans ce sens?
Dr Mansourou AREMOU: Les garanties sont celles déjà évoquées dans ma précédente réponse. L’expérience et l’expertise que le Cameroun a à faire valoir dans l’organisation de compétitions sportives dans ce contexte de pandémie. J’ai évoqué tout à l’heure le CHAN mais on peut également ajouter les éliminatoires de l’Afrobasket qui se sont déroulés au Palais polyvalent des Sports de Yaoundé qui sera le principal site de compétitions de la CAN à venir. Nous savons déjà qu’au Cameroun tous les passagers arrivant sur les vols internationaux sont systématiquement testés dans les aéroports. La sensibilisation sera également de mise sur les gestes barrières et les autres mesures préventives, que nous connaissons, tout au long du tournoi.
On veillera à ce que chaque participant, notamment les joueuses, les officiels, les représentants des médias, les personnels dans les hôtels, les préposés au transport des équipes et à leur accompagnement s’approprient le protocole mis en place par la CAHB. Car voilà apriori ceux qui seront inclus dans la bulle.