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Clubs vainqueurs de coupe : « Des choses à faire »

Plusieurs semaines après la participation de son groupe au 34e championnat d’Afrique des clubs vainqueurs de coupe, Egypte 2018, Serge Christian Guebogo, entraîneur de Dynamique de Bokito handball dames, parle du passage des représentants camerounais. Parcours, jeu, performances, écarts, surprises… c’était un bon baptême du feu pour Dynamique de Bokito et une confirmation pour FAP.

Comment appréciez-vous, le parcours des équipes camerounaises dames au 34e championnat d’Afrique des clubs vainqueurs de coupe en Egypte ?

J’ai bien suivi la compétition dames, je n’ai manqué à aucune rencontre de ces deux équipes dont j’entraine l’une (ndlr :Dynamique de Bokito). FAP de Yaoundé et Dynamique de Bokito ont fait bonne figure dans cette compétition. Mais s’étant croisées en quart de finale, il a fallu qu’il y ait un vainqueur et le sort a voulu que ce soit FAP. Cette dernière a terminé sur le podium à la troisième place et Dynamique de Bokito a terminé sixième pour sa première participation. Devant FAP, il y’avait des équipes angolaises de niveau mondial. Le parcours respectif de chacune des équipes féminines est la preuve qu’il y’a encore beaucoup de travail à faire si on veut combler le gouffre qu’il y a entre l’Angola et nous. On essaye chaque jour à l’entrainement de rattraper, ce n’est pas facile. C’est difficile tout simplement parce que ces équipes  elles aussi travaillent, mais je crois qu’un jour, nous y parviendrons.

Dynamique pouvait faire mieux en Egypte si tous les aspects de la compétition étaient réunis e même que toutes les informations avant le début de la compétition. FAP a terminé à sa place. Je suis convaincu que dans les années à venir, on va souvent retrouver plus d’équipes camerounaises sur le podium, que ce soit FAP, Dynamique ou TKC. Parce qu’ici au Cameroun, les entraîneurs dames poussent et le niveau de leurs équipes se rapproche de plus en plus du niveau africain.

Comment justifiez vous le parcours de ces deux équipes camerounaises dans la compétition dames ?

D’abord, je commencerai par FAP. FAP dames entre dans cette compétition avec son vécu, son expérience, son habitude. Quand FAP arrive en compétition, ce n’est pas avec le même esprit qu’une nouvelle équipe. Le club connait très bien les adversaires, il les a rencontré plus d’une fois et il sait ce qu’il faut faire. En match de poules, FAP n’a concédé qu’une seule défaite contre l’équipe angolaise, c’est ce qui les a placé deuxième position dans leur poule. Chaque fois qu’il jouait contre une équipe autre qu’une équipe angolaise, FAP trouvait la solution pour venir à bout. Contrairement à Dynamique de Bokito qui découvrait ses adversaires et vice-versa. Nous découvrions tout dans cette compétition et nous avions une équipe à 80% jeune. Nous ne maîtrisions pas les tenants et les aboutissants d’une compétition d’une telle envergure. Il a fallu motiver les enfants, mais après un moment, leur immaturité les rattrapait. Si on avait un peu plus d’expérience, on aurait pu faire mieux, un peu plus de métier avec ces enfants. Nous avons fait preuve d’inexpérience et d’immaturité. Mais ces erreurs vont nous servir dans les prochaines compétitions.

Y’a-t-il eu des surprises dans cette compétition ?

A Dynamique de Bokito, oui. Je le dis parce que certaines joueuses se sont transcendées dans cette compétition et elles nous ont agréablement surpris. Bien que nous ne soyons pas au sommet du podium, nous sommes satisfaits. Il y’a de cela quelques temps, ces filles jouaient les compétitions juniors au Cameroun. Aujourd’hui, elles sont déjà africaines. Il faut juste leur donner un peu de temps, et comme c’est un projet, on espère qu’on pourra les garder le temps qu’il faut pour arriver au sommet.

Dynamique de Bokito, novice, Outsider, comment le club est perçu par ses adversaires?

Le club du pays hôte, Al Ahly nous a choisis pour le match d’ouverture pour  la simple raison qu’il savait que nous n’étions pas un foudre de guerre. Le soir du 14 avrilo 2018 a plutôt été

une grosse déception pour l’Egypte. Certes,  nous étions inexpérimentés, mais nous sommes partis avec beaucoup d’envie et de détermination. Mais sur le plan technique et tactique, la profondeur du banc de touche nous a fait défaut. Nous sommes une équipe d’élite et en même temps un centre de formation et parfois les joueuses qu’on a, n’ont pas toujours le même niveau de performance donc lorsqu’il faut faire les remplacements, le niveau de jeu baisse. Nous essayons à chaque fois à l’entrainement de combler le gap entre celles qui ont un niveau un peu plus élevé et celles qui sont moins performantes pour que le déséquilibre ne se fasse pas ressentir quand une joueuse manque.  Donc il y’a des choses à faire pour améliorer notre classement.

Peut-on penser à la présentation d’une seule équipe chez les dames constituée des meilleures joueuses des équipes qualifiées pour espérer remporter cette compétition dans les jours à venir?

Non. Ce serait nous appauvrir. Il faut essayer d’imiter ce qui est bien, les Angolais arrivent à mettre deux équipes en finale pourquoi pas nous. Simplement que les politiques en charge du sport aident à réaliser cette performance. Quand c’est seulement une affaire d’individus ou de commune, ça devient lourd. Regardez vous-même en deux ans, il y’a près de trente joueuses camerounaises qui se sont expatriées. Vous comprenez que les propositions ailleurs sont plus intéressantes qu’au Cameroun.  Cela nous éloigne clairement du titre que nous convoitons tant.  Si on parvient à garder nos joueuses, nous allons régulièrement jouer les premiers rôles. Regardez vous-même, le Congo vient nous prendre les joueuses, la RDC, l’Angola.

 Enfin, que vous inspire le retour de Petro comme champion ?

Je ne suis pas surpris. Parce que pour nous, Petro a toujours été une grande équipe. Cette équipe a seulement reculé pour des tensions de trésorerie. Aujourd’hui, elle est en reconstruction,  et elle est venue avec son centre de formation et qui nous a tous supplanter.

Entretien mené par Wilfried ONDOA

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