Delphine Yatta Tettang: Poignet d’or du Cameroun

L’ex internationale, âgée de 59 ans aujourd’hui, est l’une des gloires du handball féminin joué au Cameroun. Si elle n’a connu que TKC comme club, avec les Lionnes, elle a participé à plusieurs compétitions continentales s’illustrant souvent parmi les lumières.

Un sourire qui réchauffe le cœur. Le portail du domicile de Evelyne Tettang Keau au quartier Omnisports est ouvert par Delphine Yatta, ex-internationale de handball. L’épaisse masse de fer a comme fondu devant la candeur de Delphine Yatta (1,68 m ; 59 ans). Forte, athlétique, son allure un peu enrobée ne masque rien de la sportive. L’allure imposante et altière. Au quartier Omnisports à Yaoundé au Cameroun, l’unique joueuse à avoir passé 21 ans dans le Tonnerre Kalara Club Handball (TKC) passe un moment en famille. L’équipe est créée avec elle, début des années 1970.

Elle était une espèce de machine de guerre. Ce qu’elle a montré au public, était parfois indescriptible pour les reporters de sports qui la suivaient. « Poignet d’or du Cameroun » savait terrasser. Ce qu’elle avait de plus que ses coéquipières et des joueuses de son âge, c’était ses statistiques. Elle a passé 21 ans titulaire au TKC avec des chiffres stratosphériques comme ces matchs où le TKC a parfois gagné alors qu’elle terminait la rencontre avec 16 buts inscrits. Il lui est arrivé d’en mettre 22  lors d’un match. Qu’elle soit à Nkomkana, au terrain de Madagascar, moule des handballeurs de l’époque ou en équipe nationale,

Delphine Yatta, une grande soeur attentionnée.

Delphine Yatta a toujours : montré que ce grand monde est le sien. Avec elle, le TKC savait envoyer le double message de la force de l’équipe et de la marque. Le message qu’elle passait était celui d’une jeunesse insoucieuse,  triomphante, qui  ne sentait pas la pression, mais jouait le nez en l’air, les ailes aux pieds, la puissance dans le bras. Ses buts étaient comme une gifle qui rougissait les joues de ses rivales qui voulaient contester la puissance de son poignet. Ce poignet assassin que l’on voulait parfois ne pas voir exister. Delphine Yatta était une machine de guerre qui savait pencher vers le jeu rapide. Elle savait déclencher la foudre quand elle recevait les ballons. Soit elle marquait, soit elle était passeuse décisive. Un but raté était tout de suite converti par une solide défense sur l’adversaire pour empêcher de marquer. Regarder Delphine Yatta jouer au milieu de ses coéquipières était un délice. De 1974 à 1995, elle a bien animé le championnat, et est restée fidèle au TKC. Sollicitée par les grandes équipes locales, elle a dit : « Niet » à toutes les offres. Sa loyauté est dans les gênes, comme son abnégation et son opiniâtreté.