Handball camerounais, pôle fort en Afrique
Grande nation sur le plan africain, le Cameroun a été l’un des piliers de la création de la Confédération africaine de handball.
La victoire 28-7 du Cameroun face à la RCA 28-7 en Messieurs, lors de la Coupe des Tropiques en 1972, sous la conduite du technicien Joseph Tchatchoua, ouvrait ainsi les portes de l’âge d´or du handball au Cameroun, pays qui n´avait pas connu de succès dans les années 60. Suivront d´autres succès avec une 2e place à Tunis en 1974, 3e à Alger en 1976 et 1978, lors des Jeux Africains. Des victoires avec des joueurs comme Mouthe Marius, Moïse Njomo « Caillou », Bakanda, Moudio, Augustin Nyonga, Frederic Youndje, Ayissi et autres.
Après les hommes place aux Dames en 1976, avec leur première participation aux Jeux d´Afrique Centrale à Libreville. Parmi les pionnières, Kabeyene, Marie Nga Eteme, Evina, Assena, Soppi, Rachel Badang, Félicité Okoa, Christine Kitouck, Mbezele, Evindi, Claudine Bigombe. Le handball camerounais fait parler de lui via son championnat, avec des équipes Dames et Messieurs à l’instar de celle de la police, la Gendarmerie, l’armée de terre où évoluait le Col Kalkaba Malboum très acrobatique, Black White avec Ayissi, Ewane le gaucher Sandjon, Bella dit « élastique », Lobilo, Njika, Ze le pivot, Ekang Nkodo.
A l’époque, la rivalité se situait dans les matchs entre les meilleures équipes et les meilleures joueuses. Amacam-TKC, SNH-TKC, Canon-TKC, CNPS- TKC, Cami –TKC, Brasseries-TKC, Camship-TKC notamment étaient des affiches dames qui faisaient souvent la Une de Cameroon Tribune, tellement les matchs promettaient de vraies empoignades et un spectacle atypique. Titulaire au TKC, Delphine Yatta pale : « quand je jouais contre Amacam, je me disais je dois battre Ekassi qui était très forte. Nous avions de bons potentiels à la SNH, au Lycée Leclerc, Top Brasseries, Canon, Camship, Cami Toyota… Dans ces équipes vous aviez les Nyake, Souga, Moutat, Ngo Oum, une très grande demi-centre qu’il fallait toujours battre ».Cimencam, Fap, Brasseries, Syntecam, Injs, Yuc, Oncp, Ucb, Caplabam, Cicam, Sonel, Minuh, pour ne citer que ceux-ci, prendront la relève durant plusieurs années aussi bien sur le plan national qu´international.
Tout va s’écrouler avec l´avènement de la crise économique, qui va avoir un impact significatif sur le plan sportif. L´Etat, les entreprises publiques, parapubliques et privées, principaux pourvoyeurs d´argent, accusent un coup. Dans leurs plans de restructuration, le sport n´est plus une priorité. Une situation préjudiciable qui aura pour conséquence, la disparition de la quasi-totalité des clubs, seules les Forces armées et police et Minuh résistent. Une période faste avec des coaches comme Augustin Nyonga, Marius Mouthe, Lango, Olomo, Massouck, Honore Tagne, Belle Belle, Bisseck, pour ne citer que ceux-ci.
Que dire du championnat scolaire, l’un des pourvoyeurs de talents, haut lieu de formation qui permettait l´émergence, la détection et l´accompagnement pour la relève, qui n´est plus que l´ombre de lui-même. Les jeunes n´ont plus de repères, et de modèles, à cela il faut ajouter le manque criard d´infrastructures. Le handball camerounais tire le diable par la queue, absence de financement de l´Etat, d´annonceurs, d´infrastructures.
Le président actuel de la Fédération camerounaise de handball, le Sénateur Raymond-Lippert Mbita Mvaebeme, essaie comme il peut, de garder la discipline en vie. Une dizaine de clubs participent régulièrement, depuis 2013 au championnat local et la coupe du Cameroun. Un peu mois qu’à l’aurore de la discipline. Mais le stade de Madagascar accueille depuis le début de la saison, les rencontres des compétitions de handball. Les sélections nationales participent aussi aux compétitions continentales. Le Cameroun, chez les jeunes, se présente aux Challenge Trophy et compétitions jeunes comme il peut. Des centres de formation se développent tant bien que mal.
Moïse Moundi
Nombre licenciés : 9750
Nombre centre formation : 240
Source: Fédération camerounaise de handball, 2021
C’est un plaisir pour moi d’écouter cette belle histoire du handball Camerounais de la bouche de Njomou Caïllou