Jasmine Yotchoum: La main ventouse
Bosseuse, téméraire et passionnée, Jasmine Yotchoum, pivot de 24 ans de Fap handball, émerveille et n’arrête de grandir dans le jeu.
La douleur peut freiner sa puissance de tir mais pas l’anéantir. Au Cameroun, Jasmine Yotchoum montre à chaque journée de championnat, chaque regroupement avec la sélection voire chaque compétition qu’elle est plus forte chemin faisant. Le pivot de Fap Handball de Yaoundé sait survivre à un déboîtement, des égratignures et des gestes anti-sportifs, c’est une vraie « Warrior » sur le terrain. La combattante sait de 24 ans sait laisser place à l’instinct. A la base pourtant, elle n’aime pas le handball. C’est une discipline destinée « aux mauviettes », d’après ses dires. Mais, au détour d’un pari perdu entre amis, elle est contrainte de se lancer. La fonctionnaire de l’armée de terre camerounaise a aussi été inspirée et motivée par sa tante, le lieutenant Elvire Nicaise, ancienne joueuse de Fap handball.
Jasmine Yotchoum est le style de pivot moderne complet. Le ballon est comme fait pour lui coller à la peau. Non à la main. C’est son arme, jamais elle ne doit la perdre si ce n’est pour inscrire un but. Envoyer lui le ballon dans la pire des postures, la dame à la main ventouse fera tout pour rattraper. Rapide, engagée et physique, elle est une espèce de Sniper poli à Black and White après son contact avec la discipline en 2008 au quartier « Carrière » (Espérance Sport et Craba Handball) à Yaoundé. Elle sait glisser, faire des écrans, créer le surnombre pour les arrières. Le regard vif, ferme et menaçant, son arme fatale : sa main, telle une ventouse, sait capter les ballons même lorsqu’ils semblent perdus. Jasmine Yotchoum est une mordue de travail. Sa source d’inspiration, c’est le pivot et ex-internationale française, Nina Kanto (NDLR, Nina Kamto Njitam). « Je copie sa façon de travailler et elle me coache à distance puisque je suis en contact avec elle. Quand il y a des vidéos spécifiques au poste, je les regarde, je travaille avec une coéquipière, la gardienne parfois. Je m’exerce tout le temps à la maison, au lieu de service, je veux m’améliorer chaque jour », confie-t-elle à CT. Son avenir, elle le voit plein de titres avec Fap et la sélection nationale. Son histoire dit-elle, ne fait que commencer. Il y a deux ans elle était égoïste, immature, auto centriste. Deux ans après, elle sait désormais une chose ; le handball est un sport d’équipe, rien ne peut se faire en dehors du groupe. Il faut unir les énergies, se congratuler pour arriver à un résultat positif.
FECAHAND avec Cameroon Tribune du 19 juillet 2016