Portrait: Chris Nkuingoua, retour gagnant
Le gardien de but de 32 ans, joueur de Co Vernouillet en France, signe un come-back chez les Lions du handball,huit ans après sa dernière coupe d’Afrique des nations avec cette sélection. Le joueur participe avec le Cameroun, à la 24e CAN de handball masculin, Tunisie 2020 après son retour manqué en 2018. Il a été désigné Homme du Match de la rencontre Côte d’Ivoire VS Cameroun (19-28) ce jeudi 16 janvier 2020 à Hamammet.
« Chris ». La carrure imposante (187 cm, 110 kg), l’air chafouin, la démarche lente, le gardien de but de 32 ans s’introduit ainsi au premier contact. C’est le mec courtois, sans problème, qui n’est pas là pour vous enquiquiner. Son téléphone, la musique, son regard perçant l’accompagnent dans le trajet entre son gite et le palais polyvalent des Sports de Yaoundé. Le gardien de but de Co Vernouillet en France, de passage au Cameroun, trouve du temps pour se maintenir en forme. A quelques jours du début de la 23e édition de la CAN de handball masculin Gabon 2018, pas de temps à gaspiller, chaqu’instant doit être capitalisé pour ce joueur né en France. Son retour chez les Lions du handball a créé quelques émules. Le staff tient à l’avoir au Gabon. La scène remonte à 2018. Mais, au Gabon, ce sera un Rendez-vous manqué. Pour le CAN en Tunisie, le staff fait de nouveau appel à lui. Cette fois; c’est ma bonne. Chris Nkuingoua, signe un retour gagnant. Dans sa « maison » (les buts-, pas de place pour l’ereur. Logiquement dans une rencontre tenue contre la Côte d’Ivoire le jeudi 16 janvier 2020, il est désigné Homme du match après la victoire du Cameroun (19-28).
Mais qui est donc ce joueur qui revient chez les Lions, huit ans après avoir disputé une CAN? « J’ai commencé par le football que j’ai joué une année. Mon père, Jean Nkuingoua, ancien footballeur et ma mère, Delphine Nkuingoua ancienne ailière et pivot de handball sont des visages qui m(ont inspiré. Enfin, par rapport à un groupe d’ami que j’avais à Bondy en France, où je suis né, j’ai suivi le groupe d’ami qui est parti au handball après le foot. J’ai accroché et depuis l’âge de 10 ans je ne fais que du hand », voilà son histoire en raccourci. Le handball pour lui, est « un sport qui inculque des valeurs de rigueur, d’humilité, d’entraide, ce sport éduque et peu totalement éduquer un enfant qu’il puisse s’épanouir au maximum. Comme je suis un peu fou fou dans ma tête, je suis parti dans les buts ».
Formé au Paris Saint Germain à 19 ans, Chris Nkuiongoua ne voulait pas poursuivre avec l’équipe qui descendait en deuxième division France. Veinard, une opportunité, celle de rejoindre le Pontault-Combault HB qui était en Division 2 à l’époque, pour un contrat professionnel. Du coup, il a décidé de retourner dans la région parisienne proche de ses parents. « J’ai eu la possibilité d’avoir un contrat pro où j’étais deuxième voire premier gardien, c’est une aubaine pour un joueur sorti du Centre. Je n’ai pas hésité à aller dans ce club là ».
Sa réputation de Globe Trotter est établie. Comme si l’exil et l’éloignement lui donnaient d’autorité un poids supplémentaire. A 32 ans, Chris Nkuingoua a fait le tour de neuf clubs dont un deux fois. Il a même eu le temps, dans son parcours, de déposer ses valises à Camrail au Cameroun, où il a évolué comme joueur de champ et gardien de but pendant un an. S’il a fait toutes ses gammes à Villepinte, c’est au PSG qu’il a bâti son étoffe. Un des meilleurs souvenirs de sa carrière. « Quand tu évolues au quotidien avec des joueurs comme Cédric Sorhaindo, Olivier Nyokas ; Nicolas Claire, Samuel Clementia avec qui j’étais au centre de formation, qui évolue avec le Gabon aujourd’hui, Patrice Annonay dans les buts…En gros, il n’y avait que de très grands joueurs et ça ne peut que te faire progresser de t’entraîner avec eux tout le temps », raconte-t-il. Il est aussi allé à la découverte de la Macédoine « pour voir autre chose que la France ». Il y a disputé une coupe d’Europe. Il y a aussi eu Strasbourg et ces titres glanés au passage dont celui de meilleur gardien de but de Nationale 1 en 2016.
S’il copie son idole, le suédois Johan Sjostrand, Chris emprunte le meilleur aux meilleurs du monde pour bâtir son style, qu’il veut fin au fil des ans. Le couac de sa carrière, c’est ce contrat signé à Mulhouse où le club a déposé le bilan. Le club a fait banqueroute. « Du jour au lendemain, je me suis retrouvé sans contrat. C’est ce qui se passe pour les joueurs quand un club dépose le bilan en France. Tous les contrats sont remis à zéro. » Heureusement, sa saison a été sauvé avec ce contrat à Angers. Il n’a pas prolongé et se retrouve à Co Vernouillet.
Le corps de Chris Nkuingoua est tatoué, comme une histoire qu’il raconte, un message à passer, une famille qu’il veut toujours garder près de lui. Justement, sur la jambe droite, « c’est la famille. Quand j’ai commencé ma carrière mes parents travaillaient. Dix ans après, ce n’est plus le cas. Je me dis, le temps passe. Vous avez les dates de naissance de tous les membres de ma famille et un message en anglais qui veut dire, ma famille, mon sang, ma vie », explique ce joueur qui a tatoué le drapeau du Cameroun dans son cœur. Sur son bras gauche, il a inscrit, « on ne vit qu’une fois. Si on profite bien de la vie, une fois suffit ».Chris Nkuingooua ne « se pose jamais de question.Quand je vous que ça ne va pas, j’avance tout droit et je vois où ça me mène, je ne me prends pas la tête »…
Avant les matchs, même rituel. « Je mange généralement la même chose.Des pâtes alimentaires blanches avec du steak haché ou des escalopes de poulet, sans sauce ». Ensuite, il y a cette chanson du rappeur américain, Rick Ross, « Boss », dans laquelle il rappelle que c’est lui le boss. La chanson accompagnera Chris Nkuingoua avant le match contre l’Algérie le 17 janvier 2018 dans le groupe A de la CAN. Il veut débuter ce mach et les autres sans pression. D’ailleurs, pour se motiver, il reprend encore et toujours, « Never give up », quoi qu’il advienne.
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