Nécrologie: Remember Jean Roger Kemyo
Il y a un an, l’arrière droit et champion du Cameroun avec la Fondation André Nziko était arraché à la vie dans l’accident ferroviaire d’Eséka le 21 octobre 2016, à 38 ans.
Son visage avait été collé aux noms des victimes. Jean Roger Kemyo avait 38 ans, il était arrière droit de handball et champion du Cameroun avec son club, Fondation André Nziko (FANZ). Vendredi 21 octobre 2016, le « Zarguina » (appellation à lui attribuée par ses coéquipiers) a été fauché. Il était l’une des victimes du déraillement du train 152 de la Camrail.
Plusieurs fois champion du Cameroun et vainqueur de la coupe du Cameroun, sa compagne, Christiane Bimotsi Anakayana, en service à Esse témoignait la voix rauque dans les colonnes du quotidien national, Cameroon Tribune. Des silences remplissent les échanges avec elle. Récit d’une séparation tragique. « Il se rendait à un deuil à Douala. Avec la route coupée du fait de l’effondrement de la chaussée entre Yaoundé et Douala, il a décidé de prendre le train, seul moyen de locomotion. A 9h30 (le 21 octobre 2016, ndlr), quand il est arrivé à la gare, il m’a fait un sms. Nous avons échangé. Puis, au départ du train, il en a fait un autre pour me dire qu’il partait », raconte-t-elle. Cet échange est le dernier entre les compagnons. Christiane Bimotsi Anakayana se souvient de ce week-end, celui du 16, le dernier passé ensemble. Ils ont profité de ce moment privilégié, sans savoir qu’il serait l’ultime. Leur fille, Alicia, 4 ans cette année, est l’un des liens qu’ils ont gardé. Ils avaient des projets qu’ils n’accompliront jamais en semble.
Le 9 octobre 2016, jour de la finale de la coupe du Cameroun de handball entre son club et Minuh de Yaoundé, ses coéquipiers se souviennent qu’il avait joué comme si c’était son dernier match. Il a joué comme si toute sa carrière de handballeur en dépendait. Mais, c’était naturel chez lui. Il savait aller au charbon. C’était le monsieur prêt à secouer ses coéquipiers mais surtout, qui savait leur inculquer la culture de la gagne. « C’était un guerrier hors pair. Il savait cultiver l’esprit de solidarité et d’équipe. Envers ses coéquipiers, il était très exigeant. Il recherchait le dépassement de chacun pendant les séances d’entraînements et lors des matchs », racontait à ;’poque, Adolf Mote, coéquipier d’antan. Cadre au département éducation physique à l’Institut national de la jeunesse et des sports, Jean Roger Kemyo a débuté le handball en 2006 et effectué plusieurs sorties avec la sélection nationale. Le 9 octobre 2016, il avait chaussé pour la dernière fois, ses tennis et enfilé son équipement pour l’ultime rencontre de handball de son histoire, au stade Matéco. Un an déjà qu’il est parti, privant la Fédération camerounaise de handball de ce talent et grand conseiller auprès de coéquipiers…