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Yuoh Yvette : “ Ma taille me met la pression ”

Interview décalée avec Yuoh Yvette, pivot du TKC de Yaoundé, en stage avec la sélection nationale en vue de la CAN prévue du 2 au 12 décembre 2018 au Congo.

Raccourci

Age: 31 ans

Née: 07 juillet 1989

Taille : 188 cm

Poids : 86 Kg

Poste: Pivot

Main: Droite

Parents : Yuh Henrieta Kumi (mère),  Ntoh Olivie Chia (père)

Clubs : TKC de Yaoundé, INJS, DUCC de Dschang

Etudes : Licence en sociologie du développement à l’Université de Dschang

Surnom : Bouche-trou

 

Ta première fois en équipe nationale ?

C’était en 2012 pour la coupe d’Afrique des nations de handball à Rabat au Maroc. Je venais de Dschang. Joueuse de DUCC de Dschang, je faisais partie des plus jeunes. J’étais très timide. J’avais peur. Je me demandais si j’y arriverai, j’avais une avalanche de questions qui se bousculaient dans ma tête. L’entraîneur national de l’époque, Lucien Enyoungou, m’avait retenu pour mes qualités et m’a donné l’occasion de disputer quelques rencontres. Nous ne nous sommes pas qualifiées pour le Mondial cette année-là malheureusement.

Tes mensurations (188 cm) font de toi la joueuse la plus grande de la sélection. As-tu déjà pris cette taille pour acquis faisant de toi la favorite pour une éventuelle sélection au poste de pivot ?

 

Non. Parce que si tu réfléchis ainsi, tu ne travailleras plus ; tu ne progresseras plus. Cet atout me met au contraire la pression parce que j’évolue à un poste où il y  a de très bonnes joueuses qui ont chacune un parcours. Il y a trois ou quatre ans, j’ai pensé ainsi mais ma performance a stagné. Il a fallu que je me remette au travail pour repartir. J’ai dû me battre.

Quelle est la scène la plus mémorable de ton passage en sélection ?

C’est la finale des play-offs cette année. Nous avons perdu la finale. J’ai pleuré comme une madeleine. Je me souvenais du travail, des sacrifices, ce qui a été fait, ce qui n’a pas été fait, les consignes du coach…C’était très très dur. C’était une émotion très forte.

Quelle est la joueuse la plus forte que tu as côtoyée jusqu’ici ?

(Hésitation)… Si on me demande cinq joueuses je peux donner les noms mais une joueuse, c’est compliqué. Alors si je peux aller à cinq je vais citer Eke Bissono alias Zizou qui jouait très bien avec le pivot. Je vais rajouter Eyenga De Lima qui sait faire des passes en or. Avec elle, je n’ai pas besoin de communiquer verbalement. Nos esprits se comprenaient. Je vais ajouter Nono Aubierge et Mossy Solley. Certes, je joue au même poste que Sole mais je triche souvent chez elle parce qu’elle a plus d’expérience. Je vais terminer ma liste par Natacha Ebissenine, gardienne de but. Grâce à sa capacité à m’aider, à me montrer les impacts sur le terrain que j’ai évolué.

Un rêve de petite fille ?

Petite fille, je rêvais devenir médecin. Mais, en grandissant , j’ai changé d’avis parce que je n’aimes pas la vue du sang. J’ai dû abandonner cela.

La joueuse qui recevrait l’Awards de la plus comique du groupe ?

Actuellement ? C’est Claudia Jossy Eyenga. Elle est vraiment drôle et toujours de bonne humeur.

Si tu devais être une autre joueuse en une journée, qui serais-tu ?

Je serai Daniel Narcisse.

Ton pire souvenir en sélection ?

En 2012, lorsque nous avons perdu contre l’Algérie. Nous avions le dessus de ce match mais à cause de deux ou trois erreurs, nous avons raté la qualification pour le Mondial. C’était regrettable.

Avec qui rêves-tu jouer dans la même équipe ?

L’Angolaise  Luisa (NDLR : Luisa Kiala). Elle a quelque chose d’exceptionnel qu’il faudrait vivre peut être en étant sa coéquipière. Je veux  voir si les sensations sont différentes.

Quel est ton matériel de voyage ?

Mes tennis. Je chausse grand, du 46 ; du coup, c’est difficile d’avoir une chaussure auprès d’une coéquipière. Obligée de toujours les avoir, mes tennis.

 Tes chaussures de hand ?

Je les préfère en Muzino. C’est mon coup de cœur pour la simple raison qu’elles sont légères. En plus, sur le terrain, quand je saute, j’ai l’impression qu’elle me propulse vers haut.

Ta préparation mentale avant un match se passe comment?

La première chose est la prière. C’est ce que je fais tout le temps. Après, j’essaie de me rappeler ce qu’on a fait, ce que je réussis à faire, comment changer ce que je n’arrive pas à faire. Ensuite, je rejoins un coin, je reste toute seule, je me concentre, assez calme mais tendue parce que ça se bouscule à l’intérieur. Je deviens, ce que l’on appelle au Cameroun, « très nerveuse ». On a souvent l’impression que je me retire du groupe. Si je ne suis pas suffisamment concentrée, je ne saurai atteindre de bonnes performances si je ne passe pas par cela.

Une chanson qui te met dans un match ?

J’écoute tous les rythmes avant un match. J’ai juste besoin de musique.

Quel type de machine es-tu sur le terrain ?

Soyons d’accord : je ne suis pas une machine à tuer. On m’appelle le bouche-trou. J’aide, je replace mes coéquipières.

Quel serait le cadeau méga génial que l’on pourrait t’offrir cette fin d’année ?

Cette fin d’année, le seul cadeau qui compte c’est le trophée de championne d’Afrique doublé d’une qualification pour le Mondial. Ce serait génial pour cette fin d’année.

Quel est ton geste technique préféré?

J’adore prendre le tir. Qu’importe sa forme.

Un geste que tu rates tout le temps ?

En défense, je rate tout le temps de nombreuses choses.

Quel est ton joueur préféré ?

C’est Daniel Narcisse du Paris Saint Germain. Il est très talentueux. Il est également techniquement très fort, il a une bonne lecture et compréhension du jeu, il sait trouver des solutions face aux différentes attaques. C’est un joueur complet quoi !

Quel est le meilleur conseil qui t’ait été donné ?

Il m’a été recommandé de travailler encore et toujours parce que j’avais déjà un atout « taille ».

Qu’aimes-tu dans le handball ?

C’est le contact, la bagarre pendant le jeu.

Ce que tu détestes ?

Les gestes anti-sportifs qui peuvent porter atteinte à l’autre.je poste cela en horreur.

Un mot pour décrire les coaches ?

Travailleurs.

 Un mot pour décrire l’équipe ?

Espoir.

Quelle est la différence entre Yuoh de de 2016 et celle de 2018 ?

Yuoh de 2018 est devenue plus mature dans le jeu. Les erreurs que je commettais en 2016 de manière répétitives sont de plus en plus gommées. Mais, je sens de la maturité dans le jeu. D’ailleurs, j’arrive à changer ma façon de lire le jeu, de comprendre et d’aider mes coéquipières.

Quelle est l’équipe de handball de tes rêves ?

C’est le PSG handball. Quand on parle référence en matière de handball, je vois le PSG.

Un message à l’endroit de vos supporters ?

Je souhaite que le public nous accompagne de bout en bout dans cette aventure. Personne n’est parfait, en équipe, nous donnerons le meilleur de nous.

C’est à toi d’introduire la prochaine joueuse. Qui appelles-tu ici après toi ?

La joueuse que j’appelle est Feudji Vengou Genie Lupin.

Quelle question souhaites-tu lui poser ?

Genie (NDLR : Feudji Vengou Genie Lupin), te sens tu prêtes  à hisser le Cameroun sur le podium à la CAN au Congo si nous sommes sélectionnées ?

Entretien mené par Angèle BEPEDE

 

 

 

 

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